Le Real ou l’indestructible de la Champions ?

Voici le magnifique édito de Sofoot sur le Real Madrid et sa compétition favorite.

Donetsk, l’Atalanta, Liverpool… Beaucoup ont essayé, mais ont eu des soucis. Mis à part un grand City la saison dernière, aucune équipe n’est d’ailleurs parvenue à faire dérailler le Real de Zidane en Ligue des champions, qu’importent les circonstances. Ces Merengues ne font peut-être pas rêver tous les jours, mais demeurent d’une solidité impressionnante quand viennent les grands soirs européens.

Qui se souvient aujourd’hui que le Real Madrid a failli ne pas passer l’hiver en Ligue des champions, qu’il était tout proche de la sortie de route au soir d’une désillusion collective à Kiev, face au Shakhtar Donetsk, début décembre ? Pas grand monde, et c’est finalement bien normal. Interrogé sur le sujet à la veille de la réception de Chelsea, lancement d’un dernier carré où les Madrilènes font figure d’habitués des lieux (neuf demi-finales depuis 2010, tout de même), Zinédine Zidane s’est même permis de balayer la question d’un revers de la main en conférence de presse. Avez-vous pensé à l’élimination après la défaite en Ukraine ? « Qu’est-ce que je peux dire ? Je reviens toujours à la même chose : demain nous avons un match et la seule chose qui nous remonte le moral, c’est demain. Le reste… » Cause toujours, tu m’intéresses. Car le Real a beau s’être fait peur contre le Shakhtar, il reste le Real, et les champions d’Espagne en titre ont froidement exécuté Gladbach la semaine suivante. Avant de se frayer un chemin jusqu’à leur trentième demi-finale européenne, rien que ça.

Des bleus et des bosses

Retour au 21 octobre, au stade Alfredo-Di Stéfano. L’adversaire se nomme déjà Donetsk pour un Real prêt à expédier les affaires courantes d’une phase de poules paraît-il loin d’être passionnante. Quarante-cinq minutes plus tard, le constat fait mal à la tête : cette première montée sur le ring n’a en réalité rien d’une promenade de santé et se termine par une défaite décoiffante 2-3. Un mois et demi avant de remettre ça au stade Olimpiski, Marlos et sa bande se sont déjà bien baladés dans la défense blanca, déjà sonnée. Nouvel uppercut la semaine suivante : un nul miraculeux arraché dans les ultimes secondes à Mönchengladbach (2-2). C’est écrit : ce parcours européen sera chaotique et les ouailles de Zidane devront prendre des coups. Partout, tout le temps. Mais qu’importe pour ce Madrid-là, jamais aussi insubmersible que quand résonne la petit musique de la Ligue des champions.

« Une définition de la performance »


« Nous avons rencontré beaucoup de difficultés cette année, mais on a toujours été capables de se relever. On veut tout donner sur le terrain, sans penser que gagner ne sera pas possible. » Depuis qu’il a posé ses fesses sur le banc du Bernabéu, Zizou n’a été sorti qu’une seule fois en Ligue des champions, par le Manchester City de Pep Guardiola dans une double confrontation étalée sur presque six mois l’an passé. Le champion du monde 1998 le sait : son équipe a régulièrement donné l’impression de ne pas maîtriser tous les éléments cette année, mais elle est encore en vie, prête à mordre une nouvelle fois.

Surtout, Zizou s’appuie sur une colonne vertébrale incassable, malgré le départ de Cristiano Ronaldo. Varane, Carvajal, Modrić, Kroos, Casemiro, Benzema, Isco et même Marcelo s’il doit suppléer Mendy, blessé. Les années passent, mais les noms griffonnés sur les feuilles de match se ressemblent quand même beaucoup. Autant de mecs qui ont pris l’habitude de se transformer en tueurs à gages quand se pointe un grand rendez-vous, comme lors du Clásico il y a tout juste deux semaines. Et qui, depuis cette année, ont vu plusieurs nouvelles têtes se hisser au niveau, histoire de rajouter un peu de chair et fraîcheur bienvenue dans tout ça, à l’image de Mendy ou Militão. Mais également Vinicius, passeur au retour contre Bergame, puis auteur d’un doublé contre Liverpool et Fede Valverde, le nouveau joujou de Zidane au milieu de terrain.

Ce Real ne s’arrête jamais

Un groupe de requins assoiffés de ce genre de matchs, lors desquels ils n’ont (presque) jamais failli. « Je ne crois pas que l’expérience ait une influence, assure pourtant Zidane. Le présent est le présent. C’est un match totalement différent de ceux que les deux équipes ont joué jusqu’à présent. » Une affiche inédite en Ligue des champions où les Blues vont s’essayer à faire déjouer la mécanique espagnole, avec l’espoir de lui porter l’estocade fatale. Dans le camp d’en face, Thomas Tuchel a bien conscience du défi qui attend les siens. « Si ce n’est pas possible de jouer notre meilleur match, nous sommes capables de ne pas laisser l’adversaire le faire, ce qui est aussi une définition de la performance. » Sans quoi, en voilà d’autres qui pourraient avoir de sérieux problèmes.

Madrid survivant

Toujours debout, les Madrilènes ont survécu à la première étape. Leur aventure bifurque ensuite vers la Lombardie, pour une visite à la sensation européenne du moment : l’Atalanta. La Dea fait rêver le continent et regarde tout le monde dans les yeux depuis des mois ? Très peu pour la bande du double Z. Un rouge aussi sévère que rapide pour Freuler et un golazo du droit de Ferland Mendy : voilà la porte des quarts grande ouverte. Non décidément, le Real n’en a vraiment rien à faire des turbulences et continue son bonhomme de chemin. Prochaine destination : Anfield, forteresse inviolée pendant de longues années sous la garde de son preux chevalier allemand. Mais là encore, pas d’inquiétude, 2021 a apporté avec elle son lot de malheurs pour des Reds qui ne comptent alors que trois pauvres buts dans leur antre, pour une triste victoire. Et ce n’est encore pas ce soir-là que Salah et ses copains remettront les pendules à l’heure, malgré les absences de Ramos et Varane, suppléés au pied levé par Nacho et Militão. Et contre toute attente, les deux hommes vont sortir l’un de leurs meilleurs matchs sous la liquette royale, preuve qu’il se passe bien quelque chose de spécial quand cette équipe évolue sur la scène européenne. Ce mardi, le Brésilien devrait à nouveau débuter aux côtés de Varane. « Je parle beaucoup avec Mili, a précisé l’international tricolore à la veille du choc. Il a une bonne mentalité pour travailler, il n’abandonne jamais, il est toujours de bonne humeur, avec beaucoup de volonté. Je suis heureux qu’il ait l’occasion de montrer ses qualités. Ceux d’entre nous qui le voient tous les jours savent ce qu’il a dans le ventre. » Sergio Ramos peut bien aller voir ailleurs l’an prochain, le destin européen du Real semble malgré tout tracé.

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